Salif Sanogo, ex directeur de l’ORTM à la 1ère édition de la Nuit de l’UJRM : « Au Mali, les journalistes vivent dans une précarité extrêmement dangereuse »

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(CROISSANCE AFRIQUE)Dans le souci de l’amélioration des conditions de vie de travail des journalistes en général et des journalistes reporters en particulier, l’Union des journalistes reporters du Mali (UJRM), a organisé la première édition de la nuit dédiée à cette jeune association. C’était le samedi 18 juin 2022 à l’hôtel de l’amitié de Bamako. L’initiative consiste à récompenser les meilleurs patrons de presse et reporters du Mali dans les différentes catégories de presse notamment la presse écrite, la presse en ligne, les radios, et les télévisions.

L’événement était placé sous la présidence du ministre de la communication, de l’économie numérique et de la modernisation de l’administration, Me Harouna Mamadou Toureh. Et avait comme parrain, Salifou Sanogo, ex directeur de l’ORTM (office de radio télévision du Mali) et comme marraine, Fatouma Mbarka Mint Hamoudy, présidente de l’Association femmes d’ici et d’ailleurs (ASFIA). L’activité a aussi enregistré la présence de plusieurs responsables de presse et de partenaires notamment Bandiougou Danté, président de la maison de la presse du Mali, Tidiani Togola, directeur exécutif de l’ONG Tuwindi et Boubacar Kanouté, président de l’UJRM.

Sans langue de bois, journaliste reporter qu’il est, le président Boubacar Kanouté n’a pas hésité de dénoncer au cours de son intervention, les difficultés auxquelles ses confrères sont confrontés dans l’exercice de leur fonction de journaliste. Ceux-ci selon lui sont la colonne vertébrale des différentes rédactions de la presse mais qui sont aussi ceux qui vivent dans l’extrême précarité. « Ils ne sont pas nombreux ces patrons de presse qui ont l’esprit entrepreneurial, qui mettent dans le minimum de conditions comme cela se doit, ces valeureux Hommes de médias qui se sacrifient jour et nuit pour apporter du contenu dans nos papiers, nos radios et nos télévisions. Les journalistes reporters, je vous rappelle, sont sur le terrain, sous la pluie, sous le soleil pour collecter, traiter et mettre l’information à la disposition de la rédaction. Sans ce noyau central, le journalisme meurt. Pourtant, sous vos yeux, les reporters meurent de faim, de maladie. Sous l’œil victime de ces patrons de presse qui donnent l’impression qu’un organe est créé uniquement pour nourrir une famille, les reporters meurent à petit feu », a dénoncé Boubacar Kanouté. Comment faire une bonne production audiovisuelle ou écrite si le moral est à chaque jour aussi bas et un ventre qui gronde en longueur de journée ? S’interroge-t-il.

L’UJRM recommande !

Par la voie de son président, l’Union des journalistes reporters du Mali demande aux autorités un certain nombre de points pour assainir la presse et encourager la méritocratie. Il s’agit entre autres, d’exiger dans les contrats avec les organes de la presse, le respect de l’article 5 de la loi portant régime de la presse et délit de presse qui stipule qu’une « convention collective régit les rapports entre employeurs et employés des organes médiatiques » ; le respect strict des critères dans la répartition de l’aide à la presse. D’ailleurs, pour veiller aux respects des exigences susmentionnées, l’UJRM demande à être membre de la commission de répartition de l’aide à la presse. Elle demande ensuite l’adoption incessamment des nouveaux textes de la refondation de la presse initiés par la maison de la presse dont l’UJRM a pleinement participé à son élaboration.

Boubacar Kanouté, président UJRM

Le parrain de l’évènement, Salifou Sanogo tout comme le président de la maison de la presse plaide pour l’amélioration des conditions de vie de travail des journalistes au Mali qui selon lui vivent dans une précarité extrêmement dangereuse. Ceux-ci, aux dires du parrain ne connaissent pas de salaire dans leurs rédactions. Comment envoyer un journaliste sur le terrain qui a cette capacité dangereuse entre ses mains en lui demandant de se débrouiller ? S’interroge-t-il. Par ailleurs, il promet d’offrir des formations à l’UJRM pour améliorer la qualité de productions de ses membres.

Longtemps considérée comme le 4ème pouvoir, le ministre Harouna M Toureh considère la presse comme le 2ème pouvoir qui selon lui menace aujourd’hui la souveraineté et le combat pour la liberté par les fausses nouvelles (fake news). Pour lui, détenant le deuxième pouvoir, les journalistes ont un rôle important à jouer pour stabiliser la société, la rendre meilleure et la préparer pour le combat de demain.

Les lauréats de cette première édition

Après enquête du jury, le quotidien ‘’L’indépendant’’ pour la presse écrite, la radio Kledu, la télévision Chérifla Tv et le site Maliweb ont été sélectionnés comme les meilleurs organes de presse au Mali.

photo de famille

Alors que Abdrahamane Bamba de la radio Siguida Niéta de Finkolo Ganadougou dans le cercle de Sikasso, Hawa Gaoussou Berthé de la catégorie télévision, Assétou djiré de la presse écrite et Ibrahim Sanogo de la presse en ligne sont respectivement les meilleurs journalistes reporters.

IB KONE

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