Boubacar Salif TRAORE « De nombreux militaires seront promus au grade supérieur », dixit.

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LA PRECARITE PLUTOT QUE LE PRESTIGE

Le 20 janvier 2019 marquant le 58ème anniversaire de l’armée malienne, arrive à grand pas.

« De nombreux militaires seront promus au grade supérieur », dixit.
A cette occasion, de nouveaux généraux seront nommés sur décision du Président de la République et d’autres verront le nombre de leurs étoiles augmenter.

Il est certain que d’ici la fin du quinquennat actuel, le Mali aura des généraux d’armée (deux ou trois), en dehors de ceux qui ont été chef d’Etat (Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré).

Le piège

Entre 2006 et 2011, lorsque des dizaines de généraux ont été nommés sans aucune logique, l’armée malienne s’est enfoncée dans une profonde désorganisation. La précarité laissa progressivement la place au prestige.

Le Chef de l’Etat, qui est également le Chef suprême des armées, détient le pouvoir de nomination des officiers généraux. Au Mali, ce pouvoir fut souvent utilisé à outrance, au point de faire des avancements exceptionnels.

D’ailleurs cette situation pose la question du sort de l’officier actif le plus gradé de l’armée malienne, à savoir, le général de corps d’armée Amadou Aya Sanogo, actuellement emprisonné.

L’autre problème réside dans l’incapacité totale à entamer des réformes structurelles au sein de l’armée, celle-ci continue toujours avec la même administration depuis plus de 30 ans, tandis que l’environnement géostratégique est très changeant.

L’absence de cohérence et de missions novatrices durables, malgré de nouveaux rajouts, renforce l’absence de cohésion.

De nombreux officiers, se retrouvent sans occupations véritables et la hiérarchie fut quelque fois bouleversée, la conviction de frères d’armes, les liens entre affreux, bazar, grand-père, etc… se font rares. Les majors de promotion se retrouvent sous les ordres de leurs promotionnaires moins méritants, bref, une belle désorganisation qui ne devrait pas exister au sein d’une armée en quête de solidité et d’efficacité.

Faire d’avantage

Depuis quelques années, on peut noter quelques évolutions, à savoir, le vote en 2016 d’une loi visant à améliorer les conditions des militaires et l’acquisition d’équipements.
Par ailleurs, l’armée malienne, possède de belles expertises en son sein, mais l’organisation de leur lien par les décideurs politique reste irréalisable.

On peut aussi noter une efficacité en demi-teinte, de nombreux défis auraient pu encore être relevés, si l’armée bénéficiait d’une véritable vision et surtout d’une feuille de route claire de la part des autorités.

Le Mali a toujours bénéficié de très bons instructeurs, parmi les meilleurs de la sous-région, mais, la multiplication des formations par des instructeurs culturellement différents, s’adressant à des militaires maliens ne possédant pas une ligne directrice est déplorable.

Restaurer le prestige

Il est bien connu que le prestige doit émaner du mérite et l’armée doit en être l’incarnation parfaite.

D’année en année de nombreux militaires maliens ont été touchés par une certaine dévalorisation, qui est consécutive à l’absence d’une véritable politique de défense globale.
Il est fort bien regrettable de constater que tous les regards sont désormais tournés vers les colonels-majors et les généraux.

Il est également déplorable que du grade de sous-lieutenant, à celui de colonel, ils sont nombreux à être désolidarisés. Pourtant, ils constituent un maillon essentiel de l’organisation militaire, à savoir la chaîne intermédiaire, chargée de faire le lien.

Il n’est pas rare de voir des officiers, qui n’ont presque aucun lien avec les sous-officiers, ou même d’autres officiers de leur corps d’origine.

Il est vital de procéder à des réformes structurelles majeures, afin favoriser un meilleur équilibre, mais également de permettre à l’armée malienne de gagner en stabilité.

Boubacar Salif Traoré

Source : croissanceafrique.com

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