(CROISSANCE AFRIQUE)-À Abuja, le professeur Benedict Oramah a prononcé son dernier discours en tant que président d’Afreximbank, clôturant une décennie marquée par une croissance fulgurante et une profonde transformation stratégique de la banque panafricaine, le 26 juin 2025.
Croissance spectaculaire (2015–2025)
- Actifs : +760%, passant de 5,5 à 43,5 milliards USD
- Revenus annuels : de 450 millions à 3,2 milliards USD
- Bénéfices nets : de 125 millions à 1 milliard USD
- Capital des actionnaires : de 1 à 7,5 milliards USD
Bouclier économique face aux crises
Afreximbank s’est imposée comme acteur de dernier recours :
- Crise des matières premières (2015–16) : 10 milliards mobilisés
- COVID-19 : 8 milliards pour le continent, dont 2 milliards pour l’achat de vaccins
- Crise russo-ukrainienne (2022–23) : 50 milliards engagés pour soutenir l’économie africaine
Innovation majeure : AfPAY, un système de paiements contournant les canaux financiers internationaux instables.
Moteur de l’intégration régionale
- PAPSS : Système de paiement en monnaies locales déployé dans 16 pays, économisant 5 milliards USD/an
- Fonds d’ajustement ZLECAf : 10 milliards pour aider à la transition vers le libre-échange africain
- Commerce intra-africain : Sa part dans les prêts est passée de 3% à 32%
Pilier de l’industrialisation
- Zones économiques spéciales via Arise IIP dans une douzaine de pays
- Usine textile à Kano (Nigéria) : 250 000 emplois et 5 milliards d’USD d’importations économisés
- Centre médical à Abuja : 300 millions USD investis + fonds de recherche de 600 millions
Harmonisation technique et normalisation
- 500 standards industriels harmonisés
- Programme panafricain de laboratoires de certification
Ouverture sur la diaspora
- Intégration de 12 États caribéens à la banque (CARICOM)
- Bureau régional ouvert à la Barbade
Doctrine d’indépendance : “African Best Practice”
Oramah rejette les modèles internationaux rigides, prônant un modèle africain centré sur :
- Contrôle du capital
- Prise de risque stratégique
- Réappropriation des chaînes de valeur
Cap pour 2035 : 250 milliards USD d’actifs
Oramah passe le relais en exhortant les États à considérer Afreximbank comme un levier stratégique de souveraineté et non comme une institution secondaire dépendante des bailleurs extérieurs.
Yaya KONÉ