RDC: 203 millions USD du FMI sous forme de droits de tirage spéciaux

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(CROISSANCE AFRIQUE)- En République démocratique du Congo, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international conclut les consultations au titre de l’article IV et la revue de la facilité élargie de crédit (FEC) (RDC) le mercredi 29 juin 2022. Il s’agit de l’achèvement de la deuxième revue a permis de décaisser immédiatement un montant équivalent 152, 3 million F CFA DTS (environ 203 millions USD ) pour répondre aux besoins de financement de la balance de paiement, portant ainsi le décaissement total à ce jour à 456.9 millions DTS (environ 653 millions USD).

Selon l’institution multilatérale, l’environnement macroéconomique de la RDC s’est amélioré depuis la dernière consultation menée en 2019 au titre de l’article IV. Les autorités ont adopté des politiques macroéconomiques prudentes, l’une des plus visibles consistant à mettre fin au financement de l’État par la banque centrale. Malgré la pandémie de COVID-19, des progrès macroéconomiques considérables ont été enregistrés en 2021 et la dynamique des réformes engagées dans le cadre du programme appuyé par la FEC a été maintenue.

« L’économie a connu un rebond plus rapide que prévu, avec une croissance de 6,2 % soutenue par la croissance des secteurs non extractifs. La variation de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) est tombée à 5,3 % en glissement annuel et s’est accompagnée d’un taux de change stable, d’autant plus que la banque centrale a cessé d’apporter ses financements à l’État. Les résultats budgétaires ont été meilleurs que prévu, car l’augmentation des recettes budgétaires et du financement extérieur a permis de dégager une marge de manœuvre pour des dépenses supplémentaires, surtout en matière d’investissement, malgré l’accumulation d’arriérés intérieurs », rapporte le fonds monetaire internationale.

Par ailleurs, la position extérieure selon FMI s’est améliorée, et les réserves internationales brutes ont augmenté pour atteindre 3 milliards de dollars fin 2021. Cependant, malgré un excès de liquidités, le crédit au secteur privé reste faible (soit 7 % du PIB) et le secteur bancaire vulnérable. La fragilité de l’économie continue de paralyser la croissance inclusive, car 72,5 % de la population vit dans la pauvreté et l’accès aux services publics de base reste largement insuffisant.

Les progrès réalisés dans le cadre du programme restent satisfaisants. Les critères de réalisation quantitatifs de fin décembre 2021 et tous les objectifs indicatifs sauf un (sur les dépenses sociales en raison des lacunes dans la coordination inter-ministérielle) ont été atteints. Quatre des cinq repères structurels ont été respectés, en attendant la publication d’un contrat minier. Les progrès des deux repères structurels fixés à fin juin 2022 sont légèrement en retard, et les services du FMI proposent de les reporter à fin septembre. Les efforts de mise en œuvre des réformes structurelles s’intensifient.

En 2022, l’économie de la RDC subit les contrecoups de la guerre en Ukraine, qui a fait augmenter le coût de la vie et les coûts budgétaires liés à la subvention des carburants. Malgré la détérioration des perspectives économiques mondiales, la situation reste favorable, grâce à l’amélioration des prix des minerais. La croissance a été ramenée à 6,1 % (contre 6,4 % précédemment) et l’inflation portée à 11 %, du fait des prix à l’importation. Le déficit du solde budgétaire intérieur (objectif du programme) pourrait se creuser de 0,4 point de pourcentage du PIB, pour atteindre 1,4 %, car la hausse des recettes minières ne suffira pas pour compenser entièrement l’augmentation des coûts budgétaires liés à la subvention des carburants, ainsi que l’accroissement des investissements financés sur ressources intérieures pour les projets d’infrastructures sociales prioritaires. Les autorités ont augmenté les prix du carburant intérieur, mais elles devront consentir des efforts supplémentaires pour réduire les subventions non ciblées et les coûts budgétaires, tout en soutenant les ménages vulnérables à travers des transferts sociaux ciblés. De plus, les effets de contagion de la guerre en Ukraine pourraient contribuer davantage à l’augmentation des prix des denrées alimentaires au niveau international et au ralentissement de l’activité mondiale, ce qui exacerberait la détérioration des soldes extérieurs et budgétaires, les pressions inflationnistes et l’insécurité alimentaire. Les perspectives à moyen terme offrent l’occasion de consolider la stabilité macroéconomique et d’intensifier les réformes structurelles, même si des risques considérables subsistent et une grave fragilité persiste.

À la fin des délibérations du conseil d’administration, M. Okamura, Directeur général adjoint et président, a fait la déclaration ci-après.

« Les performances macroéconomiques en 2021 ont été marquées par une croissance élevée, une inflation contenue et des positions budgétaire et extérieure renforcées. La performance au titre de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit continue d’être satisfaisante. Les perspectives de croissance restent favorables en 2022, mais les risques à la baisse ont augmenté en raison de la détérioration de l’environnement extérieur.

Le déficit budgétaire devrait se creuser en 2022, la hausse des subventions et des dépenses d’infrastructures sociales n’étant que partiellement compensée par des recettes plus élevées que prévu. La poursuite de la mobilisation des recettes, la maîtrise des dépenses courantes, notamment par le biais des subventions aux carburants et des réformes de la fonction publique, et la bonne gestion des risques budgétaires sont essentielles pour créer un espace pour les investissements prioritaires. Le renforcement des institutions budgétaires et de la gouvernance, notamment en améliorant la crédibilité budgétaire et la gestion de la trésorerie, est essentiel pour améliorer la gestion des finances publiques et éviter l’accumulation d’arriérés intérieurs. L’amélioration de la gestion des investissements publics renforcera l’efficacité et la transparence.

Le renforcement des cadres de politique monétaire et de taux de change favorisera la stabilité des prix et la viabilité extérieure. Des efforts continus pour accumuler des réserves tout en renforçant le rôle du taux de change en tant qu’amortisseur sont primordiaux pour renforcer la résilience aux chocs externes. Les efforts visant à renforcer l’indépendance, la gouvernance et les sauvegarde de la Banque centrale du Congo doivent se poursuivre, ainsi que les réformes visant à renforcer les cadres de réglementation, de surveillance et de résolution bancaires.

Faire avancer les réformes structurelles et renforcer les cadres politiques, y compris dans la gestion des richesses naturelles, sont essentiels pour promouvoir une croissance inclusive plus forte et durable, car la transition énergétique mondiale offre une opportunité de développement. Des efforts continus pour améliorer la transparence du secteur minier, les cadres de lutte contre la corruption et de LBC/FT, le climat des affaires et la gouvernance soutiendraient le développement du secteur privé, la diversification économique et la compétitivité. »

Daouda Bakary KONE

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